L'eau au coeur de nos vies
L’été dernier la couleur ocre a recouvert les champs de pâturage. Stock de fourrage au plus bas. Blés, orges, méteils, betteraves, vignes … souffrent. Voilà le regard d’un bilan incomplet de cet été où le feu du soleil a asséché les sols, enflammé les forêts. Le bouleversement climatique est venu s’installer dans nos vies. Il en secoue les consciences.
Les paysans en sont les premières victimes. Mais ils sont indispensables pour trouver des solutions positives, à condition que les orientations de la politique agricole commune soient modifiées. C’est la condition d’une alimentation suffisante et de qualité, d’une amélioration de la biodiversité et de la protection des ressources en eau.
En effet les études montrent que si tout continue ainsi, les débits moyens des rivières diminueront de 10% à 40%. L’évaporation des sols et la transpiration du couvert végétal augmenteront de 10% à 30%. Poursuivre dans cette voie conduirait à l’accentuation de l’assèchement des sols.
La production agricole qui utilise 43% de l’eau disponible doit revoir sa gestion. Pour cela elle doit être basée sur de petites et moyennes exploitations afin de soutenir l’agriculture familiale et encourager un modèle agricole qui cesse d’épuiser la terre, la biodiversité.
L’agro-écologie est une piste d’actions pour préserver les ressources en eau. Il faut utiliser des moyens d’emmagasiner l’eau en favorisant le replantage de haies, le maintien des couverts végétaux pour empêcher les ruissellements, cesser de compacter les terres, augmenter le taux d’humus, associer l’agriculture et l’élevage…
Ce nouveau mode de production aurait pour avantage d’atténuer les bouleversements climatiques en limitant les émissions des gaz à effet de serre. L’eau, l’agriculture et l’alimentation doivent être mises au cœur de nouveaux choix politiques, au cœur de notre société, au cœur de nos vies !
Muriel et Pascal, GAEC la Terre des Cochons