Alain et Didier de la ferme des Fontanelles

Par Stéphanie
Stéphanie Degoute

Alain et Didier forment depuis quelques temps la ferme des Fontanelles, qui tire son nom d’une source située en amont du site. Portrait de ces 2 cinquantenaires bons vivants et le cœur sur la main qui font vivre aujourd’hui la ferme familiale.

Une ferme familiale

La ferme des Fontanelles est aujourd’hui composée d’Alain et Didier, et c’est sur la ferme familiale de Didier que ces deux-là élèvent leur troupeau de vaches.

Didier s’est installé sur la ferme de ses parents en 1995, et en GAEC avec eux. Le fil rouge de la ferme a toujours été la présence des vaches laitières. Les parents de Didier avaient ajouté quelques vaches allaitantes pour compenser la baisse du troupeau de vaches laitières imposé par les quotas laitiers.

Et pourquoi cette idée de vaches à viande : tout ça vient d’un accident ! Un jour, un veau s’est cassé une patte et ils ont dû l’emmener à l’abattoir. Ils l’ont finalement transformé, fait goûter, on leur en a demandé encore !

C’est avec l’arrivée de Fabienne sur la ferme en 2005 que cette partie transformation en viande et vente directe s’est bien développée. La ferme reste une dizaine d’années dans une configuration à 3 associés, après le départ des parents de Didier : Didier, Fabienne et Jean-Paul. Ces deux derniers quittent le GAEC en 2016.

Quant à Alain, il est arrivé en 2015 en pleine reconversion professionnelle. Cet ancien rugbyman passionné a toujours eu envie de s’installer en agriculture. Mais habitants la région parisienne et hors de tout cadre familial agricole, ses parents l’ont plutôt orienté vers une formation de plombier-chauffagiste. Rien de très agricole. En poste chez Véolia à Toulouse, il profite d’un programme de départ volontaire et entame le long parcours d’installation : inscription au répertoire des installations, visites de fermes, BPREA, puis installation avec Didier. Le projet était de remplacer Fabienne. Et il va sans dire que le projet de changement de vie d’Alain est largement soutenu par sa famille, qui, elle aussi, a suivi dans le déménagement en Aveyron. Changement de vie pour tout le monde !

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Une ferme morcelée

L’histoire de la ferme fait qu’elle est en fait divisée géographiquement. Aujourd’hui, elle se compose de 45ha au Lebous à Comps, c’est la plus grande partie, et c’est là où tout le monde passe l’hiver. Il y a ensuite 15ha à la Griffoulette sur le Lagast, qui sert d’estive pour les vaches allaitantes. Et enfin, Alain en s’installant a apporté 5ha supplémentaires à Centrès. Là-bas, les prairies servent d’estives et ce sont les vaches pour le renouvellement qui s’y trouvent.

Convertie en bio en 2016, la ferme est globalement autonome sur l’alimentation. Alain et Didier achètent un peu de paille et de tourteau pour les compléments en protéines, et un peu de céréales. Aujourd’hui, ils s’occupent de 55 vaches laitières holstein, et dont le lait est livré en circuit long et d’une quinzaine de vaches allaitantes, de races limousine et dont les veaux sont transformés, et vendus en direct.

Les veaux sont abattus à Rodez, autour de 10 mois et restent sous la mère et dehors. Cette année a été toute particulière car vu la pluie, ils sont vraiment restés à l’herbe toute l’année ! D’habitude, ils ont aussi un peu de foin et de complément de ration. Ce qui a sans aucun doute un impact sur le goût de la viande. C’est ensuite Alain qui participe à la découpe qui a lieu dans un atelier à Aubin, sous la houlette d’un boucher expérimenté.

Le troupeau de vache allaitante fait que pour le moment, ils peuvent proposer des veaux de septembre à juin, avec un abattage par mois et donc deux livraisons consécutives aux Loco-Motivés.

Au quotidien, la traite, la découpe, la vente aux Loco incombent plutôt à Alain. Les ventes en dehors du département et dans leurs réseaux de particulier, c’est plutôt Didier. Les travaux des champs sont partagés entre les deux. Bien sûr, pour pouvoir partir en week-ends, ils savent tous les deux tout faire sur la ferme !

Une philosophie de ferme

Fort conscients de leurs âges qui avancent (mince, eux aussi 😊), Alain et Didier sont très lucides sur la suite et pensent déjà à la reprise et à la transmission de leur ferme, même si aujourd’hui rien de précis ne se dessine. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y aura pas cette fois-ci de reprise familiale. Alors ils cherchent des jeunes à installer, pour cette ferme viable pour deux ou trois et souhaitent les accompagner dans cette transmission.

Aujourd’hui le prix du lait baisse en bio, donc pourquoi pas trouver une personne qui soit intéressée par la transformation du lait en fromages ou yaourts. Mais quoiqu’il arrive, ils sont prêts à adapter la ferme aux projets des futurs installés.

Pour l’instant, ce qui est important pour eux, c’est d’arriver à prendre des « temps de respiration » comme ils disent, où ils peuvent chacun consacrer du temps à leurs familles et à leurs activités en dehors de la ferme. Donc, les vacances régulièrement et un week-end sur deux sont un incontournable dans l’organisation du travail.

En tous cas, c’est quelque chose qui tient vraiment à cœur de Didier, qui trouve de plus en plus difficile pour lui de gérer des êtres vivants, et d’avoir toujours l’esprit en alerte sur ce qui peut se passer. Et puis, composer un GAEC avec deux personnalités fortes, c’est un équilibre permanent et des compromis à trouver pour faire en sorte que ça fonctionne au quotidien ! Un vrai challenge qui nécessite d’arriver à prendre du recul. Et ils en sont tous les deux très conscients.

Et ces respirations, Didier les trouve notamment dans le théâtre : dans la troupe des Capnanas d’abord, il joue maintenant avec la Compagnie les Papillons son dernier spectacle qu’il a lui-même écrit : la vie va (à Arvieu, Olemps, bientôt !).

Quant à Alain, son envie le ramènera sans aucun doute un jour au rugby et à l’entrainement des petits. Mais pour l’instant, c’est encore un peu trop chronophage pour le concilier avec la vie à la ferme. Alors en attendant, il prend des cours de danse avec sa femme !

Le portrait chinois d'Alain : s'il était ...

  • Une recette préférée : les profiteroles
  • Un produit coup de coeur aux Loco : les oranges de Bioespuna
  • Une couleur : le bleu
  • Un super héros : l'abbé Pierre
  • Un endroit : au milieu d'un prairie
  • Un animal : un cheval espagnol

Le portrait chinois de Didier: s'il était ...

  • Une recette préférée : une forêt noire
  • Un produit coup de coeur aux Loco : le fromage blanc à la crème de marron des Aza Lait
  • Une couleur : le vert
  • Un super héros : le personnage de la Gazette dans "le pape des escargots", bouquin de Henri Vincenot
  • Un endroit : Hamerley Ranch en Australie
  • Un animal : un cocker
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