Notre cerise sur le gâteau
Le producteur, c’est Loïc Alméras, sur la ferme de la Tindelle, au lieu-dit Les Rocs, juste après Aguessac, juste avant Compeyre. C’est là que se trouvent les quelques 150 cerisiers d’une demi-douzaine de variétés différentes*. Avec ces variétés, précoces et tardives, Loïc compte bien faire courir la courte saison du fruit sur un mois et demi. Si les conditions météo le permettent, évidemment. « Les vergers ne sont pas irrigués du tout dans la vallée, au niveau goût, c’est beaucoup mieux. Et maintenant on a des arbres qui ont fait leur défense pour survivre par temps de sécheresse. Dans les Pyrénées Orientales ils font tomber les fruits pour sauver les arbres ! » Cette année ce serait plutôt comment les faire mûrir… ? D’ailleurs la cueillette est retardée d’une semaine au moins…
Le verger de Loïc n’est qu’une partie de l’activité et de la surface de la ferme qui fait environ 220 ha répartis entre la vallée et le causse Noir. C’est là-haut sur le causse que se trouvent l’essentiel des terres, en parcours pour faire pâturer les brebis et en terres labourables pour les céréales. C’est là-haut aussi que se trouve la ferme auberge de la Tindelle (gîtes et repas). Autre activité que Loïc mène avec son fils Maël, revenu pour s’installer après ses formations de cuisinier et boucher. Ils cultivent un potager pour servir les légumes aux convives, puis ils engraissent des cochons pour les cuisiner à l’auberge, comme les moutons.
En tous cas pour ceux qui ne sont pas transformés dans l’atelier de découpe qu’ils ont en Cuma à Laparade sur le causse Méjean. « On transforme pour soi comme pour les autres. Chacun amène sa pierre de temps en temps ».
Un beau modèle de diversification et de bon sens. Parce que ça circule à la Tindelle : les restes de l’auberge vont aux cochons, ou aux poules… Bien sûr. Rien ne se perd tout se transforme !
Un parcours de longue haleine
Revenons à l’histoire de cette cerise bio pas si simple à produire malgré les 7 ou 8 ans d’expérience.
En effet voilà un bon moment que nous sommes en contact avec Loïc. Pourtant c’est seulement cette année qu’il accepte de nous vendre des cerises ?! Comme il le dit : « Jusqu’à maintenant je me suis refusé car je ne maîtrisais pas la production ». Et pour cause. Produire des cerises en agriculture biologique dans la vallée du Tarn, c’est un projet de longue haleine et un combat que toute une vallée doit mener de concert. Pour maîtriser sa production il fallait trouver comment éliminer la mouche drosophile susikii – en agriculture bio, précisons. Ce serait presque un joli nom sauf que c’est celui de la mouche qui s’abat comme un fléau sur les vergers de la vallée du Tarn depuis une quinzaine d’années (mouche qui a fait péricliter ce fruit endémique pour le secteur). Elles aiment surtout les vergers bio (pas folle la guêpe). L’arbre non traité devient un refuge quand les conventionnels les éradiquent à grand renfort de pesticides, préventifs et curatifs, depuis que sévit la bestiole. Heureusement le verger des Rocs est le seul sur ce versant sud-est, ce qui est un avantage quand on ne fait pas comme ça.
Malgré tout pour réduire ce contraste entre les moyens conventionnels – seuls efficaces jusque-là mais si dangereux – et les pratiques biologiques naissantes ; pour faire école dans la vallée du Tarn, une douzaine de producteurs se sont engagés dans le réseau « Défi » animé par des techniciens de la conversion agricole et sans doute initié par Loïc qui est allé les chercher. Même s’il est encore le seul à passer en bio pour le moment (il est dans sa troisième année de conversion), la sensibilisation à une autre agriculture est en chemin, saison après saison et par nécessité. Faut dire qu’après avoir tout essayé, l’argile, l’aïl, le talc, pour combattre cette mouche fatale, Loïc a fini par trouver une solution technique et alternative, soutenu par l’Apaba. Cette solution ce sont les filets, une barrière physique posée sur les arbres qui empêche les mouches de passer, carrément. L’expérience de l’installation est réussie et cela n’empêche en rien les brebis ou les poules de passer désherber, comme d’habitude. Reste à voir maintenant comment va se passer la cueillette ! Loïc ne cache pas ses interrogations ni sa détermination d’ailleurs pour cette nouvelle expérience à faire. Jusqu’à maintenant les cerises partaient en vente directe essentiellement sur le marché de Millau. D’ailleurs c’est là que Loïc écoule une bonne partie de ses productions. Ce qui l’intéresse et qui était son intention en replantant tous les arbres il y a 7/8 ans sur cette exploitation familiale c’est bien de faire de la vente directe. Cette année enfin la production sera plus importante grâce aux filets. C’est donc bien motivé qu’il rejoint les Loco, pour valoriser son produit comme il aime.
Nous sommes bien contents de ne pas être passé dans les mailles du filet 😉
Bienvenue aux Loco-Motivés Loïc et Maël et vive la cerise bio dans la vallée du Tarn !
Le portrait chinois : si il était ...
- Une recette préférée :
- Un produit coup de coeur aux Loco :
- Une couleur :
- Un super héros :
- Un endroit :
- Un animal :
Nous espérons bien avoir son portrait chinois bientôt. Pour le moment laissons Loïc et Maël faire leur première expérience cueillette avec les filets 😉