Manu et Simon, et les brebis bêle&bio

Par Stéphanie
Stéphanie Degoute

Chaque année, c’est la même chose, la ferme Bêle et Bio ne produit pas de yaourt entre début juillet et fin octobre, et c’est la grande frustration pour nous ! Alors, pour accompagner le retour des yaourts tant attendus, voici la présentation de Manu et Simon, aux manettes de la ferme Bêle et Bio.

Emmanuel &Simon

La ferme Bêle et bio est aujourd’hui composée de deux associés, Simon et Manu, et d’une salariée, Lauriane. L’histoire commence avec l’installation d’Emmanuel sur la ferme familiale en 2002, après une formation d’ingénieur dans le génie électrique et automatisme. Après avoir passé 3 ans à accompagner des entreprises au sein du comité d’expansion de l’Aveyron, Emmanuel se rapproche du CJD (Centre des Jeunes Dirigeants) de l’Aveyron. Après avoir accompagné, côtoyé, des chefs d’entreprises pendant ces années, Emmanuel a envie de passer le cap lui aussi, et se dit que la ferme pourra être un terrain intéressant pour tester tout ça. Il rachète la ferme à ses parents et s’installe seul en 2002. Il passe en parallèle son bac agricole par correspondance, et à l’époque, très peu de contenu sur l’agriculture biologique !

Il lance tout de même la conversion de la ferme en bio en 2008, et elle sera certifiée en 2010. C’est en même temps qu’Emmanuel lance les travaux de la fromagerie car l’envie de transformer son lait est présente dès le début. Il part en formation et fait des essais de fromages, mais confronté à des soucis techniques et de temps disponible, Emmanuel arrête la transformation du lait en fromage en attendant de trouver un associé. Ceci dit, il démarre quand même en 2015 sa production de yaourts, avec il faut bien le dire, des moyens pas vraiment adaptés : la cuve était trop petite, il remplissait à la louche, dans des pots pas pratiques. Bref, heureusement, tout cela a bien changé et il a pu compter sur l’engagement de l’AMAP de Rodez pour écouler sa production au démarrage de l’activité.

Contact

C’est en 2017 que Manu rencontre Simon et que le projet d’association voit le jour petit à petit.
Simon est originaire d’Auvergne, plus précisément de l’Allier et à l’entendre, devenir paysan était vraiment une vocation. Son père était paysan avec des vaches charolaises et des brebis viande, et il a grandi à la ferme. A la fin du collège, Simon a voulu faire un lycée agricole mais ses parents n’ont pas voulu et lui ont dit : « va faire autre chose. Et si vraiment tu veux faire ça, tu reviendras ! ». C’est ainsi, qu’avec une licence en écologie sous le coude et un diplôme de l’école des services vétérinaires à Lyon, il part à Lille en 2003 pour un premier poste. Il est muté à l’ancienne DSV (Direction des Services Vétérinaires) de Rodez en 2007. Là, il est en contact avec beaucoup d’agriculteurs et contrôle notamment l’utilisation des médicaments vétérinaires. C’est en 2017 qu’il engage un projet de reconversion professionnelle. Il s’inscrit donc au répertoire départemental des installations et cherche plus particulièrement une ferme avec transformation en brebis laitière.

C’est ainsi qu’il rencontre Emmanuel, toujours à la recherche d’un associé, ou d’un salarié. Et voilà Simon qui entre petit à petit à la ferme. D’abord en temps que salarié à mi-temps : cela lui a permis de préparer la transition : passer le diplôme d’exploitant agricole, monter le dossier d’installation, se former à la fabrication du fromage, prendre ses marques à la ferme… Pas toujours facile à concilier avec la charge de travail à la DSV ! Simon finit par s’installer et la ferme Bêle et bio voit le jour en octobre 2020. Et depuis 2021, il y a du fromage, crée par Simon !

Une ferme engagée dans des techniques d'avenir

La ferme est toute petite dans le paysage agricole aveyronnais : seulement 25 hectares qui sont situés tout autour de la maison familiale. Face aux sécheresses qui se renouvellent trop régulièrement et pour préserver les sols, Simon et Emmanuel mènent toute une série de réflexions et expérimentation pour faire évoluer la ferme pour plus de résilience :

  • Les sols ne sont plus labourés pour les préserver. Alors, là, pas le droit à l’erreur ! Ils pratiquent des tests de semis sous couvert, des luzernes dans des céréales … Mais la ferme est un peu petite pour pouvoir assurer à la fois des rotations nécessaires et des expérimentations. Ainsi, ils recherchent quelques hectares supplémentaires pour pouvoir viser l’autonomie, et maîtriser les risques. L’objectif n’est pas de s’agrandir mais de gagner un peu en souplesse.
  • Simon et Manu réfléchissent aussi à se tourner vers de l’agro-foresterie : le bénéfice des cultures croisées est partout : bien-être animal, biodiversité, érosion des sols limités, rendements …

Les acteurs

Aujourd’hui, il y a 3 personnes en activité sur la ferme : Simon et Manu, donc, les deux associés, et Lauriane, salarié perle rare à temps plein. C’est Simon qui s’occupe de la fabrication du fromage, mais l’objectif est de former tout le monde l’année prochain pour que chacun sache faire. Pour les yaourts, c’est Manu qui est à l’origine de la recette, et tout le monde participe à leurs fabrications. Pour le reste, tout le monde réalise toutes les tâches, l’organisation de la ferme part plutôt d’une répartition des jours de travail : une semaine, on est plutôt du matin, l’autre plutôt du soir, et Manu et Simon prennent chacun un week-end sur 2, et se partage le travail pour travailler systématiquement 5 jours chaque semaine.

Il y a environ 170 brebis à la ferme, qui sont traites de novembre à fin juin (ce qui explique qu’il n’y a pas de yaourt toute l’année). Pour le renouvellement du troupeau, Manu et Simon gardent une quarantaine d’agnelles, et possèdent 7 béliers.

La transformation du lait était au cœur des projets d’évolution de la ferme. Ainsi, l’atelier de transformation a été conçu pour dès le départ. Ceci dit, la fabrication fromagère demande de maitriser pas mal de paramètres techniques (la recette, la gestion de l’humidité, l’affinage …), et parfois, Simon doit encore faire preuve d’énormément de vigilance. Ceci dit, il trouve que « la fabrication fromagère est passionnante ». Aujourd’hui, ce n’est qu’une petite partie du lait qui est transformé, la majorité est vendue à la bergerie de Lozère.

Aujourd’hui donc, la ferme se concentre sur la fabrication des yaourts et de la tome. Il n’y a pas de projet de nouveau fromage pour le moment : on se concentre sur l’existant pour le faire bien ! Et ensuite, peut-être… Enfin, mon petit doigt me dit qu’une tome de 5kg est en préparation, pour pouvoir proposer des fromages sur les plateaux de Noël !

Le portrait chinois de Simon : s'il était ...

  • Une recette préférée : le poulet DG cammerounais
  • Un produit coup de coeur aux Loco : le Simmental de Bouteillous et le pain de Mescladis
  • Une couleur :
  • Un super héros : un-e prof en 2022
  • Un endroit : Ilha Grande au Brésil
  • Un animal : un milan
Brebis et production yaourt de la ferme de Valaye

Le portrait chinois de Manu : s'il était ...

  • Une recette préférée : une tomate mûre avec un filet d'huile de colza
  • Un produit coup de coeur aux Loco : le Simmental de Bouteillous
  • Une couleur : orange
  • Un super héros : Mc Gyver
  • Un endroit : une plage isolé à Cuba
  • Un animal : une chouette
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